Bears Breaker

La Bears Breaker, c’est plus qu’une pédale : c’est le tout premier projet de Savoy Amp, né d’une obsession bien précise. Un jour, après avoir entendu un crunch Marshall qui m’a vraiment plu, j’ai su qu’il me le fallait sur mon board et à l’époque, on jouait sans bassiste, alors j’ai cherché un grain qui bave généreusement dans les bas médiums pour combler ce manque.

Ca a commencé avec une base classique : un schéma inspiré de la Tube Screamer croisée avec une RAT, du hard clipping au germanium (merci le vieux stock du grenier) et du soft clipping asymétrique avec des LED. Et là… ça sonnait. Mais ce n’était que le début.

On a continué à sculpter le son avec un EQ maison, articulé autour de trois technologies — Tone, Contour et Présence — pour encore plus de finesse. Pourtant, quelque chose clochait encore. Le son manquait de clarté, de tranchant. C’est là qu’on a intégré un nouvel étage de preamp en mode boost, pour dynamiser l’entrée du signal et rendre l’attaque ultra précise. Tout ce petit monde régit par un headroom de 25V.

En bon ingénieur, j’ai vite délaissé les diodes au germanium qui sont trop instables et trop rares. J’ai lancé une série d’écoutes à l’aveugle pour trouver la meilleure référence de diode Schottky capable d’imiter ce grain vintage si particulier.

Mais une bonne pédale ne se résume pas à une belle carte électronique. Il faut aussi un vrai design.

On avait une première idée, appelée Volter, avec des éclairs et un petit personnage au milieu mais beaucoup trop inspirée de la High Voltage d’Anasounds. Puis un soir, en discutant avec Pauline, on rigole autour du jeu de mots “Bears Breaker”, clin d’œil au mythique Blues Breaker. Et là, tout s’emballe.

Pauline dessine un ours à la pastel par-dessus une vieille interview de Dick Dale imprimée à la va-vite. Le mélange est brut, un brin psyché. On lui colle une paire de lunettes pour la vibe. Le visuel est là. L’identité de la pédale est née : la Bears Breaker. Un ours massif, lancé comme un bulldozer dans un Blues Breaker

Après 9 prototypes et des heures de tests, la Bears Breaker rugit enfin !

Des graves bien sales, des aigus incisifs, une disto qui garde toute sa précision. Elle donne une vraie puissance aux riffs, et c’est un pur bonheur de l’avoir pour des morceaux comme « Flipper” de Téléphone : du crunch, du grain, de la présence… tout y est.